Nous l'avons regardé pour que vous n'ayez pas à le faire : Star Trek : Picard est tout simplement terrible.
Pourquoi faisons-nous cela ?
Pourquoi est-ce nécessaire ?
Pourquoi devons-nous souffrir. ... d'une manière si spécifique ?
Ce sont toutes des questions dont nous connaissons la réponse, si la logique est appliquée.
1) Ce n'est pas nous qui faisons ça. CBS le fait. CBS le fait, parce qu'il y a de l'argent.
2) Ce n'est pas nécessaire, mais il y a une chance que cela rapporte de l'argent.
3) Nous devons souffrir, car de l'argent est en jeu.
CBS a reconnu qu'elle ne gagnera jamais dans la guerre du streaming à moins d'extraire la carcasse morte depuis longtemps de diverses propriétés de Star Trek et de les faire revivre, à la manière de Frankenstein, pour tenter d'augmenter ses chiffres d'audience, et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés avec Star Trek : Picard.
Et ça marche.
CBS All Access a déclaré que le mois de janvier a dépassé son record précédent en février 2019 pour les inscriptions d'abonnés, en grande partie en raison du battage médiatique pour Picard.
Selon TechCrunch, la première de Picard a établi un nouveau record pour le nombre total de streams et a conduit au plus grand volume d'abonnés pour streamer une série originale de CBS All Access à ce jour. Picard a également entraîné une augmentation des visionnages de plus de 180 %, par rapport au précédent record d'abonnés pour le streaming d'une série originale de CBS All Access, Star Trek : Discovery.
Nous pourrions récapituler le spectacle, mais regarder une bande-annonce donne une compréhension assez claire de l'histoire. Jean Luc Picard (Patrick Stewart) sort de sa retraite, et il y a des explosions.
La série créée par Alex Kurtzman suit Picard après qu'il a quitté Starfleet pour une vie tranquille dans un vignoble, mais comme il s'agit de Star Trek, cette vie tranquille ne le reste pas très longtemps. Le pilote comporte des rappels de Star Trek : Nemesis, et la série mettra en vedette tous nos acteurs préférés de Star Trek, tels que Brent Spiner, Jeri Ryan, Marina Sirtis et Jonathan Frakes.
Les créateurs de la série ont également décidé d'établir un lien avec le reboot de Star Trek de 2009, parce que #synergie, Picard doit donc aussi gérer les retombées des Romuliens déplacés après la destruction de leur planète d'origine.
Alors pourquoi ne sommes-nous pas heureux ?
Star Trek : The Next Generation avait sans doute l'un des meilleurs finals de l'histoire de la télévision. Il n'y avait pas de happy end ou de bataille finale, les personnages ne se faisaient pas assassiner toutes les 12 secondes, et il n'y avait aucun sentiment de finalité.
Il ne s'est pas terminé par un bang ou un gémissement, mais plutôt par une partie de poker. Une continuation du jeu qu'ils avaient joué pendant des années auparavant et qu'ils joueraient probablement pendant des années encore. Le capitaine Jean Luc Picard (Patrick Stewart) les a rejoints dans les derniers instants, une première pour la série, et l'écran s'est éteint.
Ce final était une promesse qu'ils allaient continuer les voyages du vaisseau Enterprise. Il y aurait d'autres histoires, d'autres aventures et d'autres visites du Holodeck pour l'équipage de Starfleet, même si le téléspectateur n'était pas là pour les voir. C'était une fin douce et triste pour une série douce et optimiste, et c'était une conclusion appropriée après sept saisons.
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Picard est de retour, mais pas parce qu'il en a besoin.
ABC dispose de toute une série de contenus Disney et de liens promotionnels dans lesquels elle peut puiser, tandis que NBC lance une plateforme de streaming qui proposera des joyaux comme ER, Parks and Rec et Cheers. CBS a besoin d'un avantage, ce qui signifie qu'une nouvelle série Star Trek sera diffusée chaque année jusqu'à ce que la troisième guerre mondiale éclate, que l'humanité s'effondre et que Zefram Cochrane invente enfin le moteur de distorsion.
Nous avons atteint la propriété transitive du divertissement. Vous avez aimé Spock dans Star Trek : The Original Series ? Super, voici l'histoire de sa sœur adoptive sans nom. Étiez-vous un fan de Data dans STTNG ? Eh bien, il a une fille maintenant ! Je plaisante, elle est morte. Mais regardez par là ! Il a une autre fille, bien vivante et prête à faire avancer l'intrigue !
C'est tellement pratique que tous les membres de ces différentes familles aient décidé de faire carrière dans Starfleet. Personne dans la famille Spock n'a pensé à devenir dentiste ? Ou le copywriting ? Ou l'improvisation ? Dans deux ans, si la série Picard ne décolle pas comme prévu, CBS diffusera l'histoire inédite du neveu éloigné de Jean Luc Picard. Il est probablement belge et parle avec un accent canadien, ce qui est aussi logique que le dialecte de Picard.
Nous comprenons qu'il est presque impossible de créer des médias à notre époque : le montant des fonds nécessaires pour lancer un projet exige qu'il soit couronné de succès presque du jour au lendemain, ce qui signifie que les créateurs de séries cherchent à se vendre facilement, ce qui implique de s'inspirer de propriétés antérieures (à succès).
Il devient épuisant d'essayer de suivre le rythme.
Star Wars n'est que la famille Skywalker qui ruine le reste de la galaxie, tandis que Marvel n'est guère plus qu'une usine d'acteurs parfaitement ciselés recréant l'intrigue de bandes dessinées moins connues de Stan Lee. Jurassic Park va continuer à créer des monstruosités en images de synthèse dans ce qui ressemble à une violation flagrante de la convention de Genève, et nous prévoyons que Harry Potter aura droit à un reboot dans moins de sept ans.
Parfois, un créateur de série réussit à faire les choses correctement. Westworld et Watchmen sur HBO nous viennent à l'esprit comme un reboot et une suite (respectivement) parfaitement gérés. Chaque programme a respecté le matériel original tout en poussant l'histoire dans une direction complètement différente, mais ces histoires sont rares.
En attendant, nous avons Picard. Un programme rempli d'acteurs extraordinaires jouant des personnages classiques que nous aimons, au détriment de toute nouveauté.